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lundi 16 novembre 2020

Esperluette, lundi 16 novembre à midi

Guillaume Blanc & le colonialisme vert.

par Henri

Le festival Nature Nomade, porté notamment par les membres et amis de la Géothèque de Nantes, devait tenir sa quatrième édition les 6, 7 & 8 novembre 2020. Évidemment, comme toute initiative culturelle ces temps-ci, le festival est empêché. Mais l’idée a rapidement germé de proposer tout ce mois de novembre par le biais des réseaux et supports numériques quelques-uns des entretiens qui auraient dû se tenir en public. Les auteurs invités ont joué le jeu et j’ai pour ma part eu le plaisir de m’entretenir, à distance, avec Sébastien Baudoin (que nous avons écouté la semaine passée) et Guillaume Blanc invité cette semaine.

Guillaume Blanc est historien de l’environnement, maître de conférences à L’université Rennes 2 et il est l’auteur du livre L’invention du colonialisme vert, pour en finir avec le mythe de l’éden africain, aux éditions Flammarion.

"L’histoire débute à la fin du XIXe siècle. Persuadés d’avoir retrouvé en Afrique la nature disparue en Europe, les colons créent les premiers parcs naturels du continent, du Congo jusqu’en Afrique du Sud. Puis, au lendemain des années 1960, les anciens administrateurs coloniaux se reconvertissent en experts internationaux. Il faudrait sauver l’Eden ! Mais cette Afrique n’existe pas. Il n’y a pas de vastes territoires vierges de présence humaine, et arpentés seulement par ces hordes d’animaux sauvages qui font le bonheur des safaris touristiques. Il y a des peuples, qui circulent depuis des millénaires, ont fait souche, sont devenus éleveurs ici ou cultivateurs là. Pourtant, ces hommes, ces femmes et enfants seront - et sont encore - expulsés par milliers des parcs naturels africains, où ils subissent aujourd’hui la violence quotidienne des éco-gardes soutenus par l’Unesco, le WWF et tant d’autres ONG. Convoquant archives inédites et récits de vie, ce livre met au jour les contradictions des pays développés qui détruisent chez eux la nature qu’ils croient protéger là-bas, prolongeant, avec une stupéfiante bonne conscience, le schème d’un nouveau genre de colonialisme : le colonialisme vert."

Sur la base de ce livre, de cette enquête, de ces réflexions, nous avons échangé - à distance - le vendredi 06 novembre dernier, évoquant ce colonialisme vert, l’injustice, l’Éthiopie...
Comme contrepoints musicaux nous écoutons :
Tsege Mariam Gebru / The Homeless Wanderer (collection Ethiopiques volume 21)
Misrak Mammo & Tchista Band / Gizié Biyasayègnem - Nanu Nanu nèh (collection Ethiopiques volume 2)
Michael Andrews & Gary Jules / Mad World (Donnie Darko O.S.T.)

Mercis à Faustine, Benoit & Valérie de la librairie La Géothèque, ainsi qu’à l’équipe à l’œuvre derrière le festival Nature Nomade.
Merci à Guillaume Blanc pour sa disponibilité et son enthousiasme qui sature les dictaphones !