Histoires d’Ondes du 29 novembre 2012
Retour sur la manifestation de ré-occupation du samedi 17 novembre 2012.
La lutte contre le projet d’aéroport n’a cessé de prendre de l’ampleur au cours des dernières années. Entre autres initiatives, un mouvement d’occupation s’est étendu sur les bâtis et bocages menacés. Mais depuis le 16 octobre, l’offensive militaire a commencé. Les 1800 hectares de la ZAD (la zone d’aménagement différé, rebaptisée zone à défendre par les opposants au projet d’aéroport), ont été envahis par 1200 policiers. Ceux-ci se sont attaqués petit à petit aux maisons et cabanes occupées, qu’ils ont détruites. Les occupant.e.s et toutes celles et ceux qui les ont rejoints sur place ont résisté, barricadé, réoccupé. Ensemble, ils ont tout fait pour enrayer les machines de destructions et bloquer les mouvements policiers... Et ils sont toujours là ! Leur détermination a été renforcée par une grande vague de solidarité au 4 coins de l’hexagone et au-delà : manifestations quotidiennes à Nantes et dans diverses villes, ravitaillement et soutien matériel, actions sur les représentations du PS et de Vinci, le constructeur de l’aéroport. La Préfecture a officiellement intitulé cette opération militaire : César. Il semblerait que la résistance face à l’aéroport soit effectivement irréductible...
Samedi 17 novembre une grande manifestation de réoccupation a été organisée sur le site de la ZAD. Moment de mobilisation large, constructive, partagé par les différentes composantes de la lutte : occupant.e.s, agriculteur.rice.s, habitant.e.s du coin et d’ailleurs, associations et groupes solidaires.... L’objectif sera de reconstruire un nouveau lieu ouvert pour organiser la résistance aux travaux à venir, autant ceux de l’aéroport que du barreau routier, première étape du projet censée débuter en janvier.
Selon les zadistes, on dénombrait environ 40 000 manifestant-e-s accompagné-e-s de plus de 400 tracteurs.
Vous entendrez par ordre d’apparition :
Dominique Fresneau de L’ACIPA
Jean-Marc Thomas de la confédération Paysanne des côte d’armor
Daniel Vuillon (1ere AMAP de France)
Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche)
Jean-Franois Tallio (EELV)
Franck Meyer (Modem)
Astérix et Obélix
Prises de son : Pascal Massiot, Hélène Balasakis et Damien Fourcot
Montage et mixage : Damien Fourcot
Photos : Hélène Balasakis
Depuis le vendredi 23 novembre, le chantier se maintient malgré le harcèlement policier, les saisies de matériel et d’outils et les violences physiques.
Un pic de violence a été atteint samedi 24 novembre, avec une centaine de blessé.e.s, dont une trentaine graves pris en charge à l’infirmerie de l’équipe médicale établie sur la zone. On dénombre une vingtaine de personnes touchées par des éclats de grenades assourdissantes. Ces bouts métalliques ou plastiques entrent dans les chairs, on peut rarement les extraire, et ils restent souvent à vie. Les grenades assourdissantes sont censées être utilisées selon un protocole précis : notamment en cas d’encerclement des forces de l’ordre, et en direction du ciel, ce qui n’était clairement pas le cas ce jour là. Les gendarmes mobiles les utilisent de façon à ce qu’elles explosent à côté ou sur les manifestants, provoquant des blessures graves.
Il semblerait que ce soit plus calme cette semaine, bien que les arrestations se multiplient. Si vous voulez en savoir plus ou si vous souhaitez soutenir le mouvement, rendez-vous sur zad.nadir.org
Documents joints
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H2O du 29/11/2012 (MP3 - 126.2 Mo)