Découpler, le couple sous toutes ses coutures
Découpler, le couple sous toutes ses coutures.
Qui est donc cette entité bicéphale, ce monstre hybride, qui compose sans embarras le socle de notre société occidentale. Celui que l’on a tous, ou presque, connu au moins une fois. Celui où l’on a tous, ou presque, échoué au moins une fois. Que sait-on de cette entité hermétique, qui incube pendant des années dans ce milieu très fermé qu’est le foyer. Que sait-on à part les quelques idées que l’on tire de nos expériences personnelles et celles que nos proches veulent bien laisser transparaitre des leurs. Découpler veut nous ouvrir les portes des ménages. Sans filtres, laisser parler le couple que l’on connaît moins bien, celui que l’on n’ébruite pas, celui que l’on évite par peur ou par ignorance, et le laisser nous interroger par sa différence.
Épisode 3 : La famille sens dessus dessous
"Je me souviens d’une conversation avec une amie, qui défendait les liens du sang comme les plus immuables qu’il existe, la famille, entendre par là ses parents et sa fratrie, comme un espace de certitude et de sécurité absolues, qu’elle désirait évidemment reproduire. Bien sûr, ça m’agaçait beaucoup. J’avais beau lui dire que des millions d’enfants sur cette planète, moi y compris, sont laissés de côté par un ou deux parents, ce qui alimente sans doute mon scepticisme quant à ma propre maternité, mon amie restait ancrée dans la réalité de sa propre expérience. Avec quelques années de recul, j’admets que ma propre vision de la famille est truffée de paradoxes. Un père, lié par le sang, qui brille par son absence, et n’incarne rien de plus qu’un géniteur, et une mère et un frère, vers qui, comme le peint mon amie, je sais que je pourrais toujours me tourner. Mais il n’y a pas qu’eux, il y a aussi mon partenaire, que je considère aujourd’hui comme ma famille, comprendre, celle que j’ai formée en dehors de ma cellule familiale d’origine, avec qui pourtant, puisque je n’ai pas de progéniture, je n’ai aucun lien inaltérable. Bref, cette notion de famille, je trouve que c’est un peu le bazar.
S’attaquer à détricoter le couple, je le savais, c’était viser directement le socle de la société, l’ordre établi. Mais le modèle par excellence, la brique constitutive de notre système, ce n’est pas que le couple, c’est la famille nucléaire, en d’autres termes le couple, amoureux, qui a des enfants. Cet épisode est ainsi né, il est une expédition, une exploration de l’autrement, qui navigue au gré de la question : mais qu’est-ce donc, finalement, que la famille ?
Ce sont donc Eline et Coralie qui commencent par prendre la parole. Elles sont en couple, et avec leurs compagnons, ont décidé de ne jamais avoir d’enfants. Elles nous racontent pourquoi et comment elles s’émancipent, avec plus ou moins de difficultés, de la parentalité."
Notes
Un immense merci à Éline Bonnin, Coralie, B., J., et Estelle qui ont bien voulu prêter leurs voix, leur histoire et leurs cœurs, pour toucher ceux des autres. Si cette émission vous donne envie de réagir ou d’échanger, la page Facebook Découpler Le Podcast et l’adresse e-mail : decouplerlepodcast@gmail.com sont là pour ça.
Pour lire ou écouter sur le sujet :
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Le regret d’être mère de Orna Dornath
La femme brouillon d’Amandine Dhée
Le podcast "Mômes"
"Comment la parentalité intensive nous bouffe la vie", deux épisodes du podcast Vivons heureux avant la fin du monde de Delphine Saltel
No Kid : Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant de Corinne Maier
Lâchez-nous l’utérus de Fiona Schmidt
La maternité symbolique de Marie-Jo Bonnet
La page Facebook "Mamans solos de Belgique et d’ailleurs"
PMA : Pour mon amour d’Olivia Knittel
L’émission est disponible à tout moment sur le site de JetFM
Présenté et réalisé par Suzan Hamoud.
Découpler prend des grandes vacances et vous donnera des nouvelles tout bientôt !
Documents joints
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Decoupler-20210530-La-famille-sens-dessus-dessous-3 (MP3 - 137.7 Mo)